Crédit : Mirco Magliocca
Boris Godounov, Olivier Py, Théâtre des Champ Elysées
03/03/2024 - Classique News, Pedro Octavio Diaz
Il y a un peu plus de deux ans l’Europe vivait encore dans une paix relative, malgré des vents funestes qui s’élevaient à l’Est. Désormais les hivers, les printemps et les étés se sont succédé avec leur vagues de vie, alors que sur les plaines fertiles d’Ukraine, la mitraille gronde et le fusil remplace le doux chant des dumkas. D’aucuns font croire que la Russie est un pays barbare depuis des siècles. L’affirmation est galvaudée parce qu’un aussi vaste territoire a su s’imposer par le feu et le sang mais aussi par le génie brillant de ses expressions artistiques aussi étincelant que la première neige d’hiver. L’histoire russe est traversée de périodes de grande confusion, peut-être que la flamme fataliste chère à ses romanciers s’est nourrie de la nature complexe de la construction de son état. A la suite du plus long règne de l’histoire de la Russie, celui du terrible Ivan IV (1533-1584), la très jeune nation s’est embourbée dans près d’un siècle chaotique de divisions et guerres intestines. C’est finalement en 1689 que Pierre Ier, dit le Grand, va stabiliser la situation institutionnelle définitivement à la suite des réformes de son père Alexis Ier dit le « Très paisible ».